Le poumon est le lieu de l’hématose : le sang irrigué dans les capillaires pulmonaires au niveau des alvéoles, se charge en oxygène O2 et libère son dioxyde de carbone : CO2.
Par insuffisance respiratoire, on entend insuffisance respiratoire chronique : évoluant depuis plus de 3 mois.
Insuffisance respiratoire : principe de l'hypoxie
L’insuffisance respiratoire se définit par des paramètres de pressions en oxygène dans le sang artériel : PaO2<70 mmHg ou hypoxie.
La valeur de PaCO2, la capnie, permet, quant à elle, d’orienter vers la cause de l’insuffisance respiratoire.
Trois mécanismes interviennent dans l’hypoxie :
- échangeur pulmonaire : atteinte des conduits respiratoires ou de la membrane alvéolo-capillaire ;
- pompe ventilatoire : insuffisance musculaire ou de la commande cérébrale ayant pour conséquence une hypoventilation alvéolaire ;
- vascularisation pulmonaire.
Le principal signe de l’insuffisance respiratoire est la dyspnée (essoufflement). La cyanose, couleur bleue des extrémités, est un signe d’hypoxie. La dénutrition est fréquemment observée chez les personnes qui souffrent d’insuffisance respiratoire.
Certains examens sont nécessaires à l’évaluation de la sévérité de l’insuffisance respiratoire :
- prise de sang avec gaz du sang (obtention de la PaO2 et PaCO2) ;
- radiographie et scanner thoracique ;
- électrocardiogramme (ECG) et échographie cardiaque ;
- explorations fonctionnelles respiratoires, EFR ;
- ± tests d’exploration de la fonction cardiaque d’effort.
L’ensemble de ces examens permettent d’évaluer la cause de l’insuffisance respiratoire.
Causes d’insuffisance respiratoire chronique
L’insuffisance respiratoire chronique est le terme évolutif commun à de nombreuses affections pulmonaires.
Les affections de l’échangeur pulmonaire sont les suivantes :
- bronchopneumopathie chronique obstructive, BPCO : liée au tabagisme ;
- dilatation des bronches : séquelles d’infections pulmonaires bien souvent ;
- mucoviscidose ;
- pneumopathies interstitielles.
La pompe ventilatoire peut être endommagée par des contraintes mécaniques irréversibles ou par une affection neurologique :
- cyphoscoliose(telle qu'on la rencontre dans le syndrome de Rett par exemple, d'autant que ce syndrome combine à la fois une déformation rachidienne et une atteinte neurologique centrale) ;
- obésité ;
- pathologies neuromusculaires ou cérébrales.
Enfin, la mauvaise perfusion pulmonaire peut être la cause d’une insuffisance respiratoire chronique car elle ne permet pas au sang de se charger correctement en O2 : hypertension artérielle pulmonaire, HTAP, souvent due à une maladie cardio-vasculaire.
L’insuffisance respiratoire chronique nécessite une prise en charge spécialisée.
Traitement de l'insuffisance respiratoire
Le traitement d’une insuffisance respiratoire modérée passe par des règles hygiéno-diététiques :
- éviction des irritants respiratoires : sevrage tabagique ;
- vaccination anti-grippale et anti-pneumococcique ;
- hydratation optimale ;
- bronchodilatateurs en cas d'asthme /asthme allergique associé.
Le recours à une oxygénothérapie de longue durée est indiqué en cas de :
- polyglobulie, taux élevé de globules rouges en réponse à l’hypoxie ;
- HTAP ;
- insuffisance cardiaque (ventriculaire droite) ;
- désaturations artérielles nocturnes (le taux d'oxygène dans les globules rouges se situe en dessous de 90 %) en dehors d’un contexte d’apnée du sommeil.
L’oxygénothérapie consiste en un port de lunettes nasales à oxygène, plus de 15h par jour.
L’insuffisance respiratoire chronique nécessite un suivi spécialisé par un pneumologue.